Alors ce film, c'est la déprime totale... "L'oxygène, il y en a largement assez pour tout le monde", sauf dans cette famille étouffante. Mais laissez la vivre ! Bordel ! a-t-on envie de crier pendant le film. Elle est loin d'être parfaite mais elle pourrait être bien pire !
Comme on a presque perdu l'habitude de voir, dans le cinéma français, un film porté par un personnage à qui il n'arrive rien de spectaculaire ou de terrifiant, on s'ennuierait presque, on déprimerait certainement. Car Léna va mal, sans être dépressive car elle est énergique. On la suit, si mal assurée, jusqu'au bout de son plongeoir existentiel, et on partage son vertige.
La douleur de Léna n'est non pas la faute de quelqu'un mais celle des choses : depuis toujours, on dénie aux femmes le droit de se vouer à leur propre bonheur, sans que le féminisme y ait finalement changé grand chose. La légende de Katell que raconte son fils à Léna est non seulement une belle parenthèse, mais devient une clé de voûte pour le film en mettant en abime ce dénigrement des femmes. Katell la Perdue, jeune femme descendue aux enfers pour avoir préféré la danse et les hommes à son devoir.
"Christophe Honoré signe un film d`une pudeur et d`une cruauté extrêmes sur la transmission et les violences ordinaires infligées aux filles, malgré un féminisme soi-disant digéré." (Nouvel Obs) Et c'est en abordant le film sous cet angle là que on l'apprécie.
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