samedi 12 décembre 2009

Persécution

C'est le dernier film de Patrice Chéreau, que je chérie quoiqu'il arrive car je lui dois mon premier choc cinéphile, ma découverte de mon goût pour les histoires qui finissent mal, pour les gens torturés, enfin le premier dont je me souvienne : Ceux qui m'aime prendront le train, j'avais 14 ans et faudrait que pense à le revoir un de ses jours...

Persécutions, comme son titre l'indique, n'est pas plus gai, ne parle pas de gens plus joyeux...

Le pitch de Libération :
"Persécution est le portrait d’un jeune homme, une toile de style cubiste car visible sous plusieurs angles à la fois. Daniel vit de chantiers de rénovation dans des appartements. Daniel partage une partie de son existence avec Sonia, obligée par son travail à des fréquents séjours à l’étranger. Daniel est ami avec Michel, un type dérangé. Daniel est aimé par un illuminé innommable (on dit «le fou») qui déclare l’aimer, selon sa logique, comme un fou : «Je t’aime et toi, tu vas m’aimer, ce n’est pas possible autrement.» Daniel est bénévole dans une maison de retraite. Daniel au carré, au cube, à une puissance indéfinie. Car rien n’indique dans ce récit, dont la continuité, comme dans la Ronde de Schnitzler, est un kaléidoscope, que les autres protagonistes soient au fait de ces multiplicités."
le reste de l'article ici

L'histoire est lourde, pesante, du Chéreau donc. Et même si la salle sourit ou rit parfois, elle souffre aussi, de la souffrance que l'on aime, nous, cinéphiles français torturés. Et si l'on peut se demander comment Romain Duris, bobo du 11e par excellence, vêtu en bobo du 11e par excellence, peut être crédible (ou pas ?) en travailleur du bâtiment... on s'identifie à ses tortures parfois, on le trouve excessif parfois... ou insupportable d'autres fois.


Et tout autant que j'ai aimé ce film, je partage tout de même l'avis de Gérard Lefort (Libération) : "Les acteurs principaux, Roman Duris (Daniel), Charlotte Gainsbourg (Sonia) et Jean-Huges Anglade (le fou) sont au diapason de cette diffraction : plus squatteurs que propriétaires de leur rôle, sans domicile fixe quand leurs personnages, fatigués et fatigants, inspirent à la fois l’empathie et l’exaspération, l’appétit et le dégoût."

Si vous me demander mon avis, il faut le voir. Mais vous n'êtes pas obligé de demander...

Aucun commentaire: